Les croyances et la construction de notre réalité.
Les croyances qu’elles soient conscientes ou non, participent à façonner notre réalité, notre expérience quotidienne.
Les croyances ne sont pas en soient mauvaises ou bénéfiques, tout dépend de l’information véhiculée par la croyance par rapport à l’environnement et le contexte présent de la personne, est-elle en adéquation avec ses envies ou plutôt en opposition ? Favorisent-elles sa croissance personnelle ou génèrent-elles une résistance par rapport à ses véritables besoins ? Une croyance peut découler d’une expérience réellement vécue par un individu dans sa propre vie, d’une transmission verbale, non réellement vécue par la personne mais validée et intégrée comme vraie pour elle-même ou d’une expérience passée vécue par un ancêtre qui sera bien souvent dans ce cas totalement inconsciente pour la personne.
Ces informations ont pour point commun d’avoir été pour la plupart vécues, expérimentées concrètement dans des situations de vie, générant un comportement ayant permis de conserver son intégrité, ayant permis à la personne de rester en vie ou d’avoir eu l’impression d’avoir pu rester en vie. Il y a donc également souvent dans ces situations vécues, en miroir, une très forte émotion liée à la peur de mourir, d’y laisser sa vie.
Validées comme telles, comme une information ayant permis la survie, elles s’intégreront profondément dans la personne, au point d’être transmise aux générations suivantes. Cette information restera pour le plus souvent inconsciente pour les générations qui suivront, la réalité de l’expérience vécue dans le passé devenant peu à peu totalement inconnu aux descendants, au fil du temps et des générations.
L’information est ainsi stockée dans « la base de données » familiale, car ayant permis la survie, et restera accessible à l’inconscient des descendants, tous ne l’intégrant pas obligatoirement pour eux-mêmes ou de la même manière.
Prenons un exemple concret afin d’illustrer ce phénomène, dans le cas d’une transmission familiale.
Un individu de la génération numéro 1 va expérimenter dans sa vie une situation mettant en péril son intégrité, sa vie. Son contexte pouvant être par exemple un état de guerre, d’oppression totalitaire, le mettant dans une situation de vivre la famine, et d’impossibilité de répondre à ses besoins vitaux. Face à cela, il devra peut-être fuir, quitter son pays pour espérer survivre ailleurs, sur un autre territoire.
Arriver dans ce nouveau pays, au contexte général plus favorable, il devra pour arriver à répondre à ses besoins vitaux, pour arriver à se nourrir, accepter des tâches, un travail extrêmement dur que les locaux pouvaient eux-mêmes essayer d’éviter tellement ce travail pouvait être pénible voir dangereux. Pour le nouvel arrivant, pas forcément le choix, pour sa survie, il devait accepter cette tâche ingrate, il devait par obligation pour survivre faire preuve d’une combativité et d’une performance psychique et physique à toute épreuve sur la durée, pour espérer s’en sortir.
Au fil du temps, cette combativité et cette volonté de survie lui permettant de nourrir ses besoins vitaux, manger à sa faim et se loger, il encrera au plus profondément de lui, cette information, la performance dans le travail (au sens de compétition extrême avec soi-même pour tenir sur la durée), m’a permis de survivre.
Cette information étant pour cette personne, juste, vitale et vraie par rapport à son contexte, à son expérience de vie, à sa réalité concrète.
Prenons la génération numéro 4 pour l’exemple, le contexte et les ressentis associés de l’ascendant par rapport à son vécu de l’époque, auront le plus souvent disparu de la conscience du descendant. Seule subsistera dans « la base de données », dans l’inconscient familial cette information : la performance extrême avec soi-même dans le travail = échapper à la mort = survie.
Pour l’individu de la génération 4 ayant intégré inconsciemment cette information, sa réalité sera en partie façonnée par cette information vitale pour son ancêtre, mais le vécu réel, le contexte et les ressentis vécus par cet ancêtre ne lui sont généralement plus accessibles consciemment. Prenons l’hypothèse pour l’exemple qu’au cours de sa vie, le descendant de la 4ème génération sera conditionné par cette information de la performance à tout prix avec soi-même, qui permet la survie.
L’origine de cette information s’étant dissoute au fil des générations, elle pourra s’exprimer dans l’état d’esprit familial, par des comportements répondant à ce vécu ancestral oublié, pouvant devenir une sorte d’injonction inconsciente empêchant au descendant d’agir différemment de ce que tu lui dictes la croyance.
Il pourrait se retrouver à adopter des comportemements extrêmement dur avec lui-même, de performance à tout prix avec lui-même dans le travail, alors que son contexte présent, complètemement différent de son ancêtre, ne le justifie pas du tout. Comme si sa survie en dépendait, la fidélité à cette croyance transmise pourra au contraire devenir délétère pour sa situation actuelle au présent, au point de ressentir une pression interne, un stress démesuré, lui faisant expérimenter une sorte de blocage difficile à expliquer et pouvant être très compliqué à vivre car comme mentionné au début, les croyances peuvent être parfois en totale opposition entre ce qu’elles dictent de faire et les vrais besoins et aspirations profondes de la personne.
La prise de conscience de la croyance, est la première étape souvent nécessaire pour retrouver peu à peu toute sa liberté de choix et d’actions en adéquation avec ce qu’un individu est réellement, et en déposant si la personne le souhaite, ce filtre inconscient qui modifie la perception de sa réalité présente et concrète.
L.C.
11/04/2022